Benanteur(1931-2017)
- art monde arabe
- 6 mars 2019
- 2 min de lecture
Il commence à dessiner et peindre en 1943, fréquente les ateliers de sculpture puis de peinture de l'École des Beaux-Arts d'Oran. En 1953 il vient, avec son ami d'enfance Mohammed Khadda, s'installer à Paris. Après une première exposition personnelle en 1957, il expose régulièrement en France mais aussi en Allemagne et au Danemark.
À partir de 1962 Benanteur pratique la gravure, illustre des poèmes de Sénac et réalise ses premiers livres de bibliophilie. Il participe à l'exposition des « Peintres algériens » organisée en 1963 à Alger pour les « Fêtes du 1er novembre » et préfacée par Sénac puis en 1964 à celle qui est présentée à Paris au Musée des arts décoratifs. En 1965 il fonde la collection Charef, du prénom de son frère disparu durant la guerre d'Algérie. Des rétrospectives de ses œuvres ont été présentées au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 1970 et à l'Institut du monde arabe en 2003. Il est le père du photographe Dahmane Benanteur.
« Chaque matin, quand j’ouvre la porte de mon atelier, j’entends l’art se dire : « Voici le toqué qui vient chez moi ». J’adresse ma reconnaissance à l’art mais je ne l’ai jamais entendu me remercier. Je voudrais m’effacer dans l’art. Être peintre, c’est être le « larbin » de l’art, et peu de gens l’acceptent. Ca me chagrine d’être un enfant de notre époque car elle est artistiquement la plus mauvaise et la plus complaisante. Tout en étant petit artistiquement, on a la possibilité d’être consacré grand médiatiquement. Ce sont les médias qui créent, diffusent et consacrent les célébrités. Finalement, ce que l’on sait sur la personne n’existe pas, la personne du peintre est un obstacle entre lui et la peinture. C’est en nous effaçant en elle que nous la ferons exister. Dans les musées, devant la glorieuse production du passé, je ne me sens pas un seul instant peintre. Devant les glorifications de la modernité, par contre, je me sens à nouveau peintre. Chaque fois que je regarde les œuvres du passé, ma foi dans l’art en tant que valeur sûre et absolue augmente. » (O. Hadjari, Entretien avec Benanteur, dans « Ruptures », no 19, Alger, 18 mai 1993)
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